vendredi 28 octobre 2016

et puis il y a Nous, surtout Nous

Et oui  j'ai réfléchi, enfin c'est un collègue qui m'a fait réfléchir.
"tu es jeune, tu as déjà tellement, quelqu'un que tu aimes et qui t'aimes, un chat,une maison, un travail qui te plait" mouai mouai alors pourquoi je restes focaliser sur "je n'ai pas d'enfants"...
Déjà parce que j'en veux, au fond de moi, les enfants, être Maman, avoir ma petite équipe et faire les fous avec leur père c'est un rêve. En plus je sais qu'on ne sera pas de mauvais parents, pas géniaux mais oui, il y a moyen qu'on se marre.


Mais aussi parce que toute mon année 2015 a été confronté à l'AMP. Et puis là, j'ai franchement envie de dire "merde"... [tu vois la scène de Bridget Jones où Hugh Grant lance un "allez tous vous faire foutre], aux médecins, et à l'univers entier de la PMA. Parce que c'est prenant, c'est chronophage, c'est culpabilisant et surtout ils ont torts des fois...

Non je ne crois pas une seconde à la phrase "arrêtes d'y penser ça viendra tout seul" mais je reste persuader par contre que passer chaque minute de sa vie à se dire qu'on a bientôt un rendez vous de pma, que le protocole commence dans 3 jours, qu'il faut aller à la pharma chercher le ménopur, se piquer le soir, espérer un éventuel miracle (parce que oui ça arrive et c'est tellement beau quand ça arrive qu'on se dit pourquoi pas nous), ça ne nous aide pas non plus... rester focaliser sur ça, ne nous aide en rien...

On a aussi nos limites. Je les ai atteint, quand j'ai eu ce problème au CHU, quand la médecine m'a montré ses limites humaines et scientifiques, quand un jour je me suis rendue compte que la PMA avait envahi ma vie à un tel point que j'ai été obligé de m'arrêter pour souffler parce que je ne pouvais plus rien concilier dans ma vie... 

je pense qu'on a toutes et tous ressenti un jour ce trop plein de tout, ce moment où on a juste besoin que tout s'arrête.. 

Alors voilà, dans ma tête, je commence doucement à me dire que je n'aurais jamais d'enfants, que le don d'ovocyte est une solution mais que ça peut aussi ne jamais marcher. Et malgré tout ce qui se passe à côté, bien que ce soit des nouvelles magiques (oui oui magique... ), je ne veux plus espérer autre chose qu'un don...
Nous avons décidé de changer de centre, que le CHU nous ait proposé un rendez vous le 20 février pour faire le bilan de la FIV qui s'est terminé la semaine dernière. J'ai craqué et j'ai appelé la clinique sur un coup de tête pour avoir une date au 28 novembre... (on a pas réfléchi longtemps). Donc nous récupérons nos dossiers et à nous les nouvelles têtes. 
Bien sûr, je le sais, je ne tenterai pas une autre fiv, je n'y arriverais pas et je n'en ai pas envie. Donc on sera suivi là bas pour le don d'ovocyte. Mais déjà me dire que je n'irai plus jamais au CHU, ça reste un soulagement...

J'ai appris hier que la vie était faite de surprise, j'ai appris aussi que j'avais atteint un niveau tel d'envahissement que je n'ai même pas réussi à juste savourer une bonne nouvelle. Je m'en veux... et ce matin en parlant avec 2 collégues qui sont avant tout des amis, j'ai compris, que j'avais surtout besoin de décrocher et de me focaliser sur le positif de ma vie... que la nouvelle d'hier était d'abord et avant tout quelque chose de joyeux, même si évidement ça me fait un pincement au coeur... 

Alors aujourd'hui voilà, je travaille depuis mes quelques jours d'arrêt à lâcher prise et en quelques heures, j'ai pris conscience de tout ça. Je dois d'abord m'occuper de moi, de nous, de notre vie... Parce que même si on est jamais 3, il ne faut pas oublier qu'on est 2 et qu'on a beaucoup de projets à concrétiser....

parce que mon bonheur à moi, c'est lui, c'est nous, le chat,...



1 commentaire:

  1. Je suis fiere de toi, je crois que le parcours pma c'est le même parcours que le deuil avec toutes ses étapes, deni, colère... et l'acceptation.
    J'ai aussi passé cette étape et ça fait du bien de se sentir légère, de se dire ok cette partie de ma vie est douloureuse mais y'a des trucs biens aussi, des choses qu'on pourrait pas faire avec des enfants (un gros road trip, une semaine entiere de conges a faire le court metrage et a sortir avec les copains...) on s'est demandé ce que serait notre vie sans enfant et on s'est dit que même si ce n'était pas notre projet de départ on ferait tout pour vivre à 100 % et profiter de nos proches. C'est dur d'arriver au lacher prise mais quand c'est fait on va mieux, j'ai reussi grace à une super therapeute et à des livres et seances d'hypnose.
    Je te souhaite plein de joies à venir

    RépondreSupprimer