vendredi 24 février 2017

FIV don d'ovocyte : les derniers rendez-vous

Bref : on a fini nos rendez vous pour l'inscription sur la liste d'attente de la Fiv avec don d'ovocyte.

Et, je me sens bizarrement bien. 

Mercredi matin, on a rencontré la psychologue du CECOS. Une femme très gentille qui nous a posé des questions sur notre couple, depuis quand on se connaissait, pourquoi on est arrivé en PMA, comment on le vit, qu'est ce qu'on pense du don...

Je dois t'avouer que je suis sortie du rendez-vous en me demandant si j'avais dit les "bonnes choses" parce qu'elle a posé les bonnes questions, pour voir si on était prêt ou non à vivre une grossesse et construire une famille issue du don d'ovocyte. 
A un moment, je lui ai dit, que pour moi, la famille c'était avant tout de l'amour et pas des liens du sang ou biologique. Une phrase bateau mais une phrase à laquelle je crois vraiment. 
(la preuve en est avec ma famille dont je ne suis pas proche du tout et avec qui je n'ai qu'un lien sur mon arbre généalogique, c'est horrible mais c'est vrai, alors que certains de mes amis sont pour moi très important et je les considère comme des membres de ma famille de cœur, tu vois le truc ?). 

Toujours est-il que je redoutais de m'effondrer à ce rendez-vous, de pleurer, de me sentir mal en évoquant mon futur enfant... et non. J'ai accepté cette idée, je me rends compte que c'est une chance de pouvoir (peut être) vivre une grossesse et fonder notre famille... et j'ai réussi à parler de tout sans me sentir mal.

Je pense que nous allons vivre le plus difficile dans le parcours du don : l'ATTENTE. 

Car notre dossier ne passe en commission que le 5 mai, date à laquelle nous saurons si nous sommes inscrit sur la liste, jusqu'ici rien n'est sûr. 


dans cette journée de Mercredi, nous avons aussi eu rendez vous au tribunal de grande instance pour signer le document qui nous permet d'établir une filiation entre notre futur enfant et nous. 
Je te passe les détails de ce rendez vous qui a duré ... 3 min. Je m'attendais peut être à un peu mieux et à plus d'explications mais dans les grandes lignes, c'est une formalité juridique.  On signe un document qui dit qu'on ne peut pas abandonné l'enfant issu du don, qu'on ne peut pas évoquer la responsabilité de la donneuse en cas de problème et qu'on consent à une PMA avec don.

Au delà, de nos rendez vous de ce 22 février, avec J, on a aussi eu l'occasion de passer une journée tous les 2 en pleine semaine. Ce qui nous arrive rarement en fait. Et, je crois qu'on apprend de plus en plus à apprécier ces moments simples, je crois aussi que j'ai besoin de trouver un moyen de changer de vie (et de rythme de vie ...). Mais ça c'est en réflexion... 
En tout cas, j'ai adoré avoir du temps avec Lui, pour parler, me balader dans les rues de Clermont, on a même pris le temps de retourner vers notre premier appartement. C'était drôle de se rappeler nos débuts de vie à 2 (et de croiser notre ancien voisin un peu baré).

donc voilà pour les nouvelles, j'avoue qu'après 2 ans de rendez vous médicaux, de préparation à une FIV, de stress, ... j'ai un peu la sensation que ma vie va être ... tranquille... 

Je ne suis toujours pas capable de prendre un rendez vous chez le médecin, chez l'ophtalmo, le dentiste ou autre tellement je suis contente de ne plus avoir d'impératif. C'est idiot mais j'ai fait un blocage de planning. ça reviendra d'après la psy (en même temps il faudra bien). 
J'ai complétement boycotté la demande du service génétique de faire des examens complémentaires suite à mon enquête familiale. Réaction égoïste peut être mais, j'ai la sensation que depuis mon entrée dans ce service ma vie est devenue bien trop compliquée. Parfois, je me dis que si je n'avais rien su, tout aurait différent, peut être même qu'on aurait déjà un bébé... (et j'ai la preuve que les miracles peuvent exister malgré ma pathologie). 
Alors voilà, d'ici la commission (et l'éventuel appel magique), on va vivre normalement sans remettre les pieds au service PMA ou génétique du CHU. 

vendredi 3 février 2017

la Fiv don d'ovocyte : ou comment créer une famille

Ce choix de la fiv avec don d'ovocytes a été compliqué, j'avoue que dans le bureau de la biologiste il y a 3 semaines, j'ai senti qu'elle se demandait si je le vivais bien. Il faut dire que je me suis mise à pleurer au moment où elle m'a clairement dit que "biologiquement" ce ne serait pas mon bébé...
Je l'ai très mal vécu après ça, va savoir pourquoi... pourtant dans ma tête, j'ai été prête pour décider d'arrêter les injections, d'arrêter tout cette technique médicale pour avoir un bébé à moi. Mais voilà, ce jour là, ça prenait forme, le don d'ovocyte était la seule solution...

Je n'ai pas osé en parler à J, parce que pour lui aussi c'est dur et que je me sentais mal. Et puis un soir, j'ai pleuré, pleuré parce qu'on était encore là comme 2 vieux dans ce canapé à rien faire un dimanche, que le ménage était même pas fait parce qu'on avait envie de rien faire ce jour là. Puis on s'était pris la tête pour une histoire de cupcakes et tout me soulait (et j'ai même pas l'excuse  des hormones, non je suis chiante et exécrable).
Et je crois qu'il a compris ce qui allait pas avant que je lui dises clairement, que j'étais triste et en colère contre le monde... et que cette fiv DO me faisait peur.

et là encore, il m'a dit réconfortée avec une phrase tellement simple et totalement maladroite :

"regardes le chat, tu dis toujours que c'est ton bébé et que c'est aussi un membre de la famille, pourtant, c'est pas ton bébé!".
J'ai ri, mais tellement ri à ce moment là.

Et puis j'ai réfléchi et puis j'ai compris que ça voulait dire : "tu es la première à dire que les liens du sang ne veulent pas dire famille, on a créé la nôtre et un bébé, que tu auras porté, qu'on aura vu grandir, bien sûr que ce sera notre bébé".

Au fond, il a raison. Et je sais que je vais encore pleuré en parlant de ça mais au fond ce qui est dur pour moi, ce n'est pas le don d'ovocytes, c'est l'infertilité. c'est de devoir attendre alors que je veux un enfant... c'est de ne pas être sûre d'en avoir un jour...

je me pose aussi beaucoup de question sur comment en parler à mon enfant un jour (si ça arrive) mais je crois que le rendez vous avec la psy aide à répondre à tout ça. je cherche des livres à ce sujet mais il n'y a pas grand chose... j'ai besoin d'intellectualiser tout ça, c'est ma manière à moi de faire face, je lis, je me renseigne, ... 

la suite le 22 février ...