pendant ces vacances ,j'ai pris le temps, pris le temps de me poser, de réfléchir, de penser aux futurs et d'accepter... Je me suis rendue compte qu'en fait, je ne m'étais pas réellement reposée depuis ces annonces, ces changements dans ma vie, ces remises en cause de tous nos projets.
On a acheté la maison, concrétiser notre vie à 2 et nos envies de familles en trouvant notre chez nous tout en apprenant dans le même temps que tout ce qu'on aimerait n'arriverait peut être jamais... Et puis les mois ont suivi, les rendez vous, la FIV, l'espoir, l'échec, le travail, la vie...
Et non, je n'ai jamais pris le temps de ne rien faire, de m'asseoir, de penser et de pleurer en me disant que "ma vie était comme ça et que j'étais prête à l'affronter".
C'est un soir, dans la voiture, en rentrant tard de chez mes parents, que je me suis mise à pleurer sans raison, comme si le silence de la route et le fait de me retrouver seule, réellement seule pour une fois dans l'année me ramenait à tout ce qui n'allait pas. Alors, j'ai éclaté en sanglots, je me suis arrêté sur une aire d'autoroute pour laisser passer la crise, mais une fois fini, je me suis sentie libérée... parce qu'en fait, je n'avais jamais vraiment pris le temps pour ça.
Non, à la place, je suis rentrée dans ma coquille, je suis devenue dure et exigeante avec moi-même et les autres, j'ai décidé de réaliser les projets que je voulais, de prendre en main ma vie d'une autre manière. La Fiv m'a affectée, en bien et en mal, j'ai été forte, j'ai réussi à passer cette première expérience avec tout le courage que j'avais et je me suis aussi rendue compte que j'étais capable, capable de supporter tout ça,de tenir, de gérer mon travail et ma vie à côté (plus ou moins) mais elle m'a aussi fait comprendre à quel point je ne serais jamais comme les autres, que mes projets de vie ne se réaliseraient pas aussi facilement que mes amies, et que je devais me sentir accomplie d'une autre manière... Pendant le mois de protocole, j'ai eu tendance à me renfermer, à ne plus parler, j'ai tout pris à coeur, beaucoup trop même et je me suis oubliée dans cette épreuve. et puis j'ai eu un déclic, et je suis une autre personne aujourd'hui, et tout le monde s'en rend compte, j'ai changé.
Alors voilà, je crois que je n'avais jamais vraiment accepté tout ça, intégré que c'est ça ma vie maintenant, donc bien sûr c'est dur de parler de son bébé à ma collègue qui a mon âge, et qui en plus de ça m'explique qu'elle envisage de faire un deuxième, oui parfois je n'ai pas envie d'inviter mes amis qui doivent partir tôt pour coucher le bout de chou de un an, de me rendre compte que je suis la seule du service à ne pas avoir d'enfants, de passer dans le rayon bébé, d'imaginer comment je pourrais redécorer cette chambre dans laquelle pour l'instant je fais du sport... Bref oui c'est difficile et parfois, je me mets à espérer que cette fiv 2 va fonctionner et je réfléchis à cet hypothétique congé mat... Mais voilà, je suis prête aussi à affronter l'échec et l'attente du don d'ovocyte... Quelque part, la sincérité de ma gynéco au dernier rendez vous m'a aidé à appréhender tout ça, je sais où je vais, je sais comment ça va se passer et pourquoi...
j'ai accepté ma vie, et bien que parfois se soit vraiment dur, aujourd'hui si je n'ai pas envie de faire l'effort d'aller bien, je ne le fais pas...si je n'ai pas envie de parler, je ne parle pas, si je veux rester dans ma chambre à regarder des séries pour éviter de penser, je le fais.
Aujourd'hui et depuis un mois, je me laisse le droit d'aller mal et quand je suis vraiment en colère contre l'univers et que je sens que je vais passer mes nerfs, sur le chat ou Chérichou, je fais du sport, c'est bête mais l'espace d'une heure je prends du temps pour moi, pour réfléchir, je me fatigue, et je vais mieux après (ce qui me vaut des fois d'aller courir à 19h ou 20h oui oui !!)
Alors voilà, en octobre, on commence le deuxième et dernier protocole, j'ai hâte et j'appréhende en même temps, mais je sais une chose, celui ci sera moins difficile parce que j'ai fini par accepter....