mercredi 30 décembre 2015

à nouvelle année ...

demain, nous ne serons jamais aussi proche de la fin 2015.
"A nouvelle année, nouveau journal" comme dirait Bridget Jones
Ben oui, je suis un peu pareille, à nouvelle année, nouvel objectif, nouvelle vie, nouveaux horizons. Chaque 1er janvier, je fais une liste (je t'ai déjà dit que je suis la reine des listes ?) - je note tout ce que je dois faire pour les prochains mois, mes "objectifs de vie".
Entendons nous bien, je les tiens en janvier et puis après j'oublie.
Cette année,  plutôt que de lister ce que je devrais faire, je vais dire ce que j'ai réussi, ce qui m'a plu, ce qui m'a fait avancer.
au détour d'une rue à Clermont-Ferrand

- j'ai ouvert un blog, sérieusement, jamais un jour je n'aurais pensé faire ça et surtout autant aimé le faire. A la base, je pensais poster des billets plus accès "beauté" et puis les événements m'ont fait écrire sur des sujets plus personnels et surtout des sujets plus humeurs, lifestyle. Et je me sens bien mieux dans cet univers, bien que ça ne m'empêche pas, de temps en temps de te montrer un produit que j'apprécie particulièrement. 

J'ai par la même occasion découvert la communauté des blogovergnates, mais aussi pu parler avec des Pmettes bref, je me suis rendue compte que la blogosphère était un vrai lieu de partage et je trouve ça, vraiment génial de pouvoir rencontrer des personnes,échanger avec elles et apprendre et découvrir de ces conversations. 

- j'ai enchainé les rendez vous chez les médecins, j'ai commencé avec un séjour aux urgences pour une péricardite, je finis avec 5 rendez vous prévus en 2016 dans le centre de PMA de ma ville... oui c'est étrange par contre, je suis carrément organisée maintenant. Pas que je ne l'étais pas avant mais je n'avais pas d'agenda en commun avec Chérichou ! On a un "plan d'attaque" accroché sur le frigo, on planifie tout ensemble encore plus que les dernières années. On est une famille, on essaie de fonder la nôtre et surtout on forme un vrai "nous".

- on a acheté une maison un peu plus loin de la ville et je conduis de plus en plus. Je fais partie de ces personnes qui détestent conduire, j'ai franchement passé le permis pour le passer. Je suis restée 2 ans sans voiture avant d'acquérir ma petite twingo et je me limitais au trajet appart/travail jusqu'à maintenant. Et puis un jour, on a amenagé à 20 min du bureau. Du coup j'ai du faire les trajets plus longs, et en fait, j'ai trouvé ça cool. Alors je ne suis pas une fervente adepte du "on prend ma voiture!!" mais je m'améliore :) 

- j'ai appris pour la FIV, j'ai pleuré, était en colère, puis j'ai fini par accepter et surtout j'ai découvert qu'à 2, on est plus fort, j'ai découvert une partie de ma personnalité que je ne connaissais pas, j'ai aussi découvert un nouvelle facette de mon copain et en cette fin 2015, nous sommes soudés, bien plus qu'avant et prêts à affronter 2016 et tout ce qu'il va se passer ! 


Alors non, 2015 n'a pas été de tout repos et je reste persuader que 2016 ne le sera pas non plus, mais je continuerai de bloguer, de travailler, de conduire, de voir des médecins et entre tout ça, j'aurais sans aucun doute le temps de voyager, de lire, d'aller au ciné, ... bref de vivre :) 

bonne fin d'année à tout le monde ! profitez de cette dernière journée 2015 !!et passez un bon réveillon :)  





mardi 8 décembre 2015

{entre nous} : les copines et la FIV

ça y'est, c'est arrivé, en 3 semaines, 2 copines à moi m'ont annoncé qu'elles étaient enceintes.

Je n'avais encore jamais eu à vivre ce moment depuis que je sais que je dois passer par une FIV. Avant, j'étais super contente pour elle et je me disais que moi aussi, un jour, je leur annoncerais une bonne nouvelle avec le grand sourire... mais voilà, les choses ont changé... Je suis toujours vraiment contente pour elle, mais, je sais que je ne suis pas encore prête de vivre ce moment spécial. 


L'une d'elle m'a fait rire, -enfin plus ou moins- Elle ne savait pas comment me le dire, par peur de me faire de la peine. 
Ce à quoi j'ai répondu, que j'étais triste oui, mais que je peux encore partager le bonheur des autres !

ben oui, ça veut juste dire que leurs enfants seront plus vieux que les miens ou que je ferais du babysitting toute ma vie et que j'aurais ce rôle magique de Tata qui laisse tout faire...

bon si je suis honnête, vraiment honnête quand je vois leurs têtes toutes sereines et  joyeuses, je suis un peu jalouse.

Je suis un peu triste aussi parce que j'aurais aimé partager ce moment avec l'une d'entre elle, parce qu'on en a toujours beaucoup parlé et qu'on était à fond dans nos projets de balade dans le parc avec nos poussettes... ouai c'est bête...

J'ai la sensation de vivre une étape de plus, que je dois me blinder encore pour faire face à ces situations. J'en arrive à un point où je suis fermée à toute émotion, je n'ai pas envie d'être en colère, triste ou déprimée, non je ne ressens plus rien, ou trop en même temps. J'en sais rien...

Je ne suis pas à ma première copine enceinte et heureuse de l'être ! il faut que je m'y fasse... 

Et je ne suis pas non plus à ma première épreuve dans tout ça ... mais il fallait que je le dises...l'écrive, parce que malgré tout, j'y ai pensé toute la journée...et je me suis sentie un peu seule...








jeudi 3 décembre 2015

26 ans

Aujourd'hui, c'est mon anniversaire, j'ai 26 ans...

Et pourtant, je dors toujours avec un doudou, je m'allonge dans l'herbe quand il fait beau pour deviner la forme des nuages, je fais un vœu quand je vois un avion dans le ciel, quand je laisse une coccinelle s'envoler, quand je souffle des bougies, ...

Je mange des kinders surprises, je fais des grenouilles en papier quand je m'ennuie, je suis la première à aller voir les nouveaux disney ... je suis fan d'Harry Potter, je joue au lego, à la marelle sur mon carrelage (j'ai découvert ça y'a peu de temps!), je fais des châteaux de sable à la plage, ...

je suis fleur bleue, romantique, je crois en l'amour vrai, en l'amour fort, je ne sais toujours pas dire non, je boude, ...

Je mange des petits filous, des compotes blédina pomme kiwi, des kiri goûters ! ...

je fais les jeux des enfants sur les menus des restos ou dans les magazines,...
je suis ronchon si je n'ai pas mes 8h de sommeil ou que j'ai faim, -je fais des caprices des fois-

J'ai 26 ans, et je mets un point d'honneur à souffler mes bougies ce soir :)


alors même si je n'ai pas réalisé tout ce que j'avais envie, même si ma liste des choses à faire avant 25 ans n'est pas totalement accomplie, je peux dire que :

j'ai un travail, des diplômes, un chat, une famille que j'aime, des amis, des projets de vie, de voyage, une maison et ... un blog !



lundi 30 novembre 2015

le temps d'un week end

Le temps d'un week-end, j'ai retrouvé ma vie, je me suis dit que cette fois ci, je ne stresserais pas, je ne parlerais pas travail, je ferais tout ce que j'ai envie de faire depuis des semaines mais que, pour 10 000 raisons toutes plus valables les unes que les autres, je ne fais pas... 

image : http://www.sogirlyblog.com

Donc je suis allée au centre commercial, malgré le monde déjà très présent (je ne suis pas fan de la foule en ce moment ...), j'ai acheté des lego de Noël, parce que j'ai envie de décorer Ma Maison avec des objets qui me plaisent... j'ai acheté un calendrier de l'Avent, ...

J'ai dormi, quand j'en avais envie, à 11h, à 15h, j'ai mangé quand j'ai eu faim et surtout ce que je voulais -bon ok essentiellement des pépitos !-

j'ai parlé, parlé de ce qui me gêne depuis quelques temps, de ce que je ne dis pas, de ce que je cache... et du coup j'ai aussi pleuré et ça m'a fait du bien ... ce matin je me sens plus légère, moins préoccupée ...

Dimanche, je ne suis pas sortie, parce que j'avais juste envie de rester sous une couverture devant un DVD, ou un livre (et j'ai relu le tome 1 d'Harry Potter...)

J'ai fait un masque sur ma peau, mes cheveux, j'ai remis du vernis, j'ai retrouvé mes boucles d'oreilles... 

Dimanche, j'ai pris du temps pour moi, du vrai temps, sans me soucier de ce que les gens aimeraient que je fasse et de ce qui pourrait faire plaisir aux autres..
 
le temps d'un week-end, j'ai essayé d'être moi et de penser à moi... 


Parce que cette semaine va être compliquée, j'ai 26 ans jeudi et mon premier rendez vous de PMA vendredi ...


mardi 3 novembre 2015

{entre nous} : PMA, travail et BAMP

Je voulais écrire à Marisol Touraine, puis je me suis dit que je voulais écrire à tout le monde en fait...

Récemment, j'ai adhéré au collectif BAMP, qui met en lien des patients et ex patients de la PMA, et qui se bat pour nos droits.
Je suis donc l'actualité de cet amendement qui est proposé et qui pourrait nous simplifier la vie...(ici)

L'incertitude est présente, elle me gagne en ce moment. je suis à un mois de mon premier vrai rendez vous de FIV. Pour l'instant on a évoqué le sujet, j'ai fais de nombreux tests pré annonce, j'ai découvert le service de PMA et celui de génétique.
Et puis j'ai lu, j'ai beaucoup lu et les chiffres, les probabilités reviennent sans cesse.
1 couple sur 6 est infertile (ça aussi ça tombe sur moi), ménopause précoce (avant 30 ans, et bam), nombre de FIV par enfants (4, après il faut payer) et puis les noms des différents protocoles ICSI,... , les différentes attentes, déceptions, joies de tous ces couples qui passent ou sont passés par là.

Parfois, je me dis que je vais me réveiller et que ma vie ne ressemblera pas à ce capharnaüm qui me fait voir et comprendre tous les détails qui ne vont pas. Tout ce que je devrais faire ou non.
cette envie de me dire, 2016 sera mon année, ok, peut-être mais si en fait j'enchainais encore une année à problèmes, si finalement je menais un combat perdu d'avance...

Si, si, si, je passe ma vie à me poser des questions, à essayer de comprendre, pourquoi, comment,...

Et puis, il y a une chose importante, il y a mon travail et de celui de mon conjoint, j'ai cette peur constante de ne pas réussir à tout concilier.
Parce que je sais déjà que j'ai eu des remarques sur mes rendez vous pris sur mon temps de travail, que personnes ne peut savoir si j'aurais des effets secondaires, des problèmes, si tout se passera plus ou moins bien... Je sais donc déjà que je serais absente dans les mois à venir, mais je devrais poser des heures, des congés, je n'aurais pas d'heures dédiées à tout ces examens et contrôles ...
Mais, il y a aussi mon conjoint et pour lui ce sera plus difficile, parce que  la loi bioéthique exige sa présence  lors de nombreux rendez vous mais que le code du travail ne permet pas les absences (une logique juridique à la française). Une maman enceinte à le droit de s'absenter pour des examens médicaux, mais une femme qui veut devenir maman ne le peut pas, un homme qui veut devenir père non plus.
Comme si c'était un plaisir de se rendre à des rendez vous médicaux de la sorte, un privilège que l'on nous accorde.
Mon conjoint travaille en 3*8, comment peut il s'absenter du jour au lendemain, je suis seule à mon poste, comment puis je m'absenter ?
Nous avons 5 semaines de congés payés par an, que le code du travail et les conventions nous obligent à poser à l'avance. Comment gérons nous en plus les rendez vous en PMA ?

M'arrêter de travailler ? or de questions, parce que de nos jours être une workinggirl est mal vu mais être une femme qui ne travaille pas aussi. Et pourtant je me dis que c'est quand même fou que la chose qui me pose le plus de problème, là maintenant ce soit ce souci logistique travail/pma.
j'ai peur, j'ai peur que cette étape me détruise et détruise aussi la seule chose qui fait que je ne pense pas que ça H24, c'est à dire ma vie professionnelle...


Nous subissons déjà la situation, il serait gentil de nous simplifier un minimum la vie... de nous éviter un stress supplémentaire.

Oui  je fais partie de ce monde, je ne suis pas à part parce que je suis infertile, que la difficulté à avoir des enfants et un fait, une réalité et non un détail de nos jours. Et j'écris aujourd'hui pour dire tout ça, pour vous conseiller fortement d'adhérer au collectif BAMP (ici) parce que si nous ne défendons pas nos droits, malheureusement personne ne le fera. 







dimanche 18 octobre 2015

{entre nous} : Non, je n'ai pas d'enfant...

Salut, je reviens aujourd'hui pour te parler PMA. Mon blog prend une tournure que je ne pensais pas, je me rends compte que j'ai besoin de parler de ça et de ce que je vis, des étapes que je passe et de celles qui arrivent...

Depuis quelques semaines je suis confrontée à des moments, des scènes, des phrases qui m'insupportent... et qui font que je me sens un peu seule parfois.



  • La pression sociale 

j'ai réagi il y a peu à cette pression sociale qui voudrait que l'on soit casé, embauché propriétaire et parents avant 25 ou 30 ans. Comme si cela constituait une suite logique et inévitable... Pour tout te dire, j'ai suivi le système, oui, je rentre dans certaines cases mais plus parce que j'ai évolué que par "obligation"

  1. je suis tombée amoureuse :  casée check
  2. j'ai fini mes études et mon association m'a embauchée en CDI  : travail check
  3. on a décidé d'acheter parce qu'on en avait marre des locataires, de ne pas pouvoir dessiner par les murs, accrocher les tableaux que l'on voulait bref avoir un vrai chez nous, propriétaire check


La seule case que je n'étais pas prête à remplir était celle d'être maman. Alors quand j'expliquais que je n'avais pas envie d'être enceinte, de perdre ma "liberté", de devoir arrêter de travailler pendant 6 mois, ... les gens me regardaient comme si j'étais la pire personne au monde genre "mais c'est quoi cette fille...". Et je suis restée camper sur cette position pendant longtemps, parce que j'avais le temps d'y penser à 25 ans... Calcul rapide, l'âge moyen pour le 1er enfant est de 27 ans, il me restait pas mal de marge et de voyages à faire d'ici là...
Alors aujourd'hui ma vision des choses a changé, je ne dis pas que j'ai envie d'un enfant parce que c'est maintenant ou jamais. Bien que ce soit cette sensation que j'ai eu au début, et, c'est elle qui a fait que je n'ai pas réussi à envoyer le dossier et que j'ai mis un mois avant de le poster. Non, je dirais que j'ai toujours voulu fonder une famille, que c'était effectivement une suite logique à notre vie, que nous n'avons pas acheté une maison avec 3 chambres, pour avoir un bureau chacun... simplement dans la vie, certaines projets ne sont pas prioritaires, celui là ne l'était pas... il a simplement fallu tout reconsidérer. Et c'est ce qui a été le plus dur. 

Ma psy m'a dit lors de notre seule et unique séance à ce sujet que je serais en processus d'assimilation de la FIV comme faisant partie de mon parcours lorsque j'en parlerai... Si je te dis que vendredi lorsqu'une collègue m'a demandé comment j'allais niveau santé, je lui ai expliqué tout ça sans pleurer et que je suis fière de moi, tu en dis quoi ?

Moi j'en dis, que j'ai passé une étape, importante. celle de dire, Je suis infertile, je dois passer par une FIV pour avoir un enfant.
J'ai accepté cette idée, aujourd'hui j'attends le reste des informations, celles au sujet du protocole, des douleurs, du changement,... qui seront je pense plus difficile à m'approprier.

Je compte les jours jusqu'à ce fameux rendez vous, j'essaie de savoir ce que sera ma vie en lisant des blogs, en parlant à des personnes qui sont passées par là. 
Le plus dur est de me dire que mon parcours ne sera pas comme les autres et que je ne pourrais jamais me justifier par rapport à tout ça. Faire le deuil du "quand je veux", du "bébé couette", comme si, au final je n'aurais pas la chance d'avoir un enfant comme les autres. C'est peut être idiot, mais en fait, je ne me sentais pas à part quand je disais que je ne voulais pas d'enfant, je le sens quand je pense ou que je dis que je dois passer par une FIV. 
Et la pression sociale est différente, elle apparaît dans le travail et dans ce temps que tu dois consacrer pour les rendez vous,... Finalement tu as cette sensation de ne jamais être tranquille, de toujours justifier de tout. Mais ça c'est un autre sujet que j'aborderai plus tard. 


  • ces questions gênantes

oui, je suis ce genre de personne qui pense que la question "et les enfants c'est pour quand?" est chiante et super gênante. 
Je n'aimais déjà pas qu'on me demande avant, parce que les gens pensaient de moi que j'étais égoïste, étrange, faisant partie de cette génération de workinggirl dont la carrière passe avant tout (sauf que je n'ai pas spécialement de carrière en fait...). Bref, je sentais ce regard désapprobateur et surtout je n'aimais pas qu'on me juge.

Aujourd'hui cette question m'énerve d'autant plus que je sais que les gens pensent tout ça, sans se dire qu'ils me font de la peine à moi mais aussi à mon copain. Parce que chaque fois qu'on me parle de ça, on me rappelle à quel point mon parcours va être compliqué. Alors autant, il y a un mois de ça, je répondais "on verra" que maintenant je dis (sur les conseils de quelqu'un qui va se reconnaître) que "ce n'est pas si facile". Et je mets mal à l'aise en répondant ça, parce que ça veut tout dire et rien dire à la fois mais une chose est sûre, on me laisse tranquille. 
En parler c'est bien, mais aux bonnes personnes et aux bons moments c'est mieux. 
Je ne dis pas qu'il ne faut pas demander, s'intéresser à la vie future de tout ces petits couples qui font partie de vos vies, simplement, ne pas rentrer dans le détail de ce que les enfants peuvent changer au quotidien serait un plus... parce que rester à 2 peut être un choix ou non et dans les 2 cas, c'est personnel. 


Je me rends compte que dans tout ce parcours ce qui est rend la vie difficile parfois c'est ce sentiment d'être à l'écart, un peu hors norme...

Et vous, vous faites comment face à ses questions ? 






mercredi 7 octobre 2015

{entre nous} : Mon homme, la fiv et moi…

Aujourd'hui, nous sommes mercredi. Lundi, j'ai posté un article concernant la PMA (ici), et depuis lundi, j'ai de nombreux retours, de nombreux partages. J'ai pu aborder le sujet avec des personnes que je ne connaissais mais qui comprenaient mes mots, mes sentiments et surtout mon ressenti face à tout ça. 
Alors déjà, merci : merci à toutes celles (et ceux) qui ont pris le temps de me lire, de me répondre, de commenter, de tweeter, ... Le paradoxe est que je me sens moins seule sans avoir rencontré une seule d'entre vous. 

Alors, j'ai pris mon carnet, celui que je tiens depuis ce 31 juillet, date à laquelle j'ai appris que ma vie ne serait plus jamais la même et j'ai décidé que mon blog prendrait une tournure moins joyeuse : je consacrerais toujours du temps à mes articles beauté et lifestyle mais je me permets également de partager cette partie de ma vie, qui pour moi doit être partagée ; Parce que j’ai pu avoir de nombreux retours par mail de femmes qui vivent la même chose que moi. Et si elles n’écrivent pas, je sais qu’elles ont besoin de lire aussi, que quelque part, quelqu’un a les mêmes sentiments.

De toutes les conversations que j’ai eu, on a souvent fini par discuter du rôle de notre conjoint/mari/copain bref la personne qui partage votre vie. Pour ma part, le seul papier officiel qui nous lie est un récépissé de pacs mais nous vivons une période qui nous soude, et c’est notre promesse, que nous serons toujours là l’un pour l’autre.


Si je dois te résumer mon expérience avec lui et l’annonce de la FIV, le seul mot qui me vient à l'esprit est rejet. Au tout début, j’ai rejeté l’amour de ma vie. J’ai considéré égoïstement son bonheur comme prioritaire. J’ai pensé qu’il ne méritait pas autant de complications. Et inconsciemment je ne l’ai pas laissé m’aider, être là et il a du lutter. Et crois moi, quand je repense à ces semaines que je lui ai fait vivre je m’en veux.
Mais un jour où j’ai pleuré, où je lui ai dit que je n’étais pas prête à vivre tout ça, que le dossier de PMA était encore sur le bureau devant l'ordinateur parce que j'étais incapable de l'envoyer, il m’a dit « n’envoie pas le dossier si tu ne veux pas, on aura pas pas d’enfants mais on sera tous les 2 ». Et là, j’ai compris, j’ai compris que fonder une famille c’est important, oui bien sûr mais avoir quelqu’un qui est prêt à y renoncer parce qu’il t’aime ça l’est d’autant plus.
Je ne dis pas que j’ai un homme parfait, il a des défauts mais une chose est sûre il est là, il vit avec moi ces étapes difficiles et il cherche à comprendre.

On a souvent ce sentiment d’être incomprise par le monde entier. (Ce qui n’est pas totalement faux). Et nos hommes ne peuvent pas comprendre les changements qui interviennent dans nos corps, ces mots qui reviennent sans cesse, ce qu’"insuffisance ovarienne" ou "ménopause précoce" veulent dire… D'ailleurs, parfois, même les femmes qui nous entourent de comprennent pas. Mais en même temps, ça parait inconcevable de ne pas avoir le contrôle sur notre propre corps, de se dire que l'on est différente, que l'on subit et que rien ne peut changer ça. C'est difficile déjà pour nous de se l'expliquer alors poser des mots dessus, c'est encore plus compliqué. J'ai voulu dire un jour que c'était ma féminité qui était touchée, on ne m'enlève pas une partie de moi, mais je sais qu'une part de ce qui fait de moi une femme ne fonctionne pas. C'est différent de choisir de ne pas avoir d'enfants ou de le subir.
Mais, ce qu'il faut se dire, c'est que cette décision de faire un enfant est prise à 2, et que le fait de de ne pas pouvoir est subi par les 2.

Dans ces moments là, il faut accepter de devoir vivre des choses seules et des choses à 2. 
On est seul pour se remettre de ses annonces parce que chacun l’assimile comme il peut, on est 2 pour les rendez vous et entendre les mauvaises nouvelles, pour vivre les protocoles, faire les dossiers (parce qu’il y en a du dossier…). Le parcours de la PMA je crois que c’est 2 parcours différents qui sont liés.

En lisant des blogs et des témoignages à ce sujet, ce qui en ressort le plus souvent, c'est ce lien qui se créé. Et pour ma part, je suis au tout début de cette épreuve, mais je sens déjà que je peux affronter beaucoup simplement parce que mon copain est présent. Parce que des fois, il voit que ça ne va pas et qu'il me prend dans ses bras, parce que quand je lui dit que j'ai un coup de cafard, il me répète qu'il est là, parce que je peux lui dire de quoi j'ai peur et que même s'il ne peut pas tout comprendre, il m'écoute. Mais aussi parce qu'il me dit que ça lui fait peur également, que cette épreuve nous renforcera, qu'il sera là pour nous, pour moi. Etre ensemble pour le meilleur et pour le pire, c'est ça pour moi l'amour. 

On a tendance à se renfermer quand on est mal, et je suis la première à m'isoler pour écrire, bloguer, lire des blogs, j'ai besoin de ces moments où je pense à moi. Mais je sais aussi que je ne parle pas de tout ça à mon entourage, que je ne veux pas que tout le monde soit au courant et que la seule personne avec qui je partage ce que je pense, c'est mon copain. Et depuis quelques semaines, ce lien entre nous s'est renforcé, et on se comprend mieux : lorsqu'on nous parle de bébé, lorsqu'on en voit un, lorsqu'on discute à propos de ces 2 chambres vides et qu'on se dit "le jour où on a un enfant...", quand on reçoit cette convocation pour le rendez vous de PMA, mais aussi quand je lis les articles au sujet de la réforme du droit du travail sur les congés des femmes en PMA. Aujourd'hui, on vit tous les 2 dans un monde à part. Et ça, c'est ce qui fait notre couple. 

Alors je ne sais pas si ça va continuer, peut être que dans un an, je n'aurai pas du tout le même discours mais à ce moment précis, je ne peux que lui dire MERCI, d'être là, de rester et d'être fort pour nous 2. 

Courage à toute les PMettes et n'hésitez pas à me contacter par mail (onglet contact) pour parler de vos expériences et ressentis.





lundi 5 octobre 2015

{entre nous} : Et si... la PMA

Et si ... et si tu avais 25 ans, que tu étais en couple depuis 4 ans et demi, que tu venais d'acheter une maison avec 3 chambres et une cour et qu'on t'annonçait que tu ne pourrais pas avoir d'enfants, en tout cas pas sans aide...
Ton monde s'effondrerait ?



Pour ma part, je sors de 3 mois de déprime. Je peux le dire, je peux mettre ce mot "déprime" sur les jours qui viennent de se passer, je peux dire que j'étais d'abord impuissante et effondrée, puis en colère, et triste et enfin j'ai relevé la tête et j'essaie d'affronter tout ça.
Et affronter tout ça, c'est aussi mettre des mots sur ce qu'on vit depuis quelques mois avec Chéri. Pour tout te dire, j'ai écrit et réécrit cet article au moins 10 fois depuis le 14 septembre, je me suis demandée plusieurs fois si c'était une bonne idée de le poster, d'une part parce que la plupart des personnes qui suivent ce blog me connaissent (ben oui je n'ai qu'une petite communauté), d'autre part parce que je ne savais pas si "étaler" sa difficulté à avoir des enfants et le parcours de la FIV était un sujet dont on parlait dans un blog.

Et puis en fait, je me suis rendue compte qu'on ne parlait pas assez de tout ça, que c'était un sujet tabou et que, par la même occasion, les mentalités autour de tout ça n'évoluaient pas et n'évolueraient jamais si personne ne racontait à quel point c'est difficile.

J'ai 25 ans et je débute mon parcours, je n'ai eu que quelques rendez vous médicaux, ces fameux rendez vous de "contrôle", ceux où on annonce la nouvelle sans y aller par 4 chemins parce que "il faut le dire" (je cite ma gynéco...). Alors oui il faut le dire, mais est ce qu'on parle de mon retour à la maison après ce rendez vous ? est ce qu'on dit que je me suis retenue de pleurer sur le chemin entre le CHU et l'arrêt de tram, pendant le trajet en tram, qu'arrivée dans ma voiture, je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer, que j'ai conduit 20 min les larmes aux yeux et qu'une fois à la maison, j'ai éclaté en sanglot dans les bras de mon copain ?
Est ce qu'on parle de ces mois à vivre à moitié, à se demander que va être notre vie maintenant ? de ces "et si ... ? " qui résonnent constamment : et si on arrive jamais à avoir d'enfants? Et si je ne supporte pas le traitement ? et si on a des jumeaux ? et si on a qu'un seul bébé alors qu'on voulait une grande famille ?

Pour tout te dire, les seuls endroits où j'ai pu trouver des réponses, ce sont sur des blogs ou des forums de femmes qui sont passées par là... Parce que j'en suis sûre, tant que tu n'es pas passée par ce chemin compliquée qu'est la PMA, tu ne peux pas comprendre ce que je ressens là tout de suite et pourquoi un article à ce sujet me parait vital. Tant que tu n'es pas confrontée à cette idée que peut être tu n'auras jamais d'enfant...

Je sors la tête de l'eau après 3 mois à déprimer et ce qui me fait "aller mieux", c'est de parler, d'écrire, de dire les choses, Alors je vais tacher d'être honnête :

Ma première difficulté a été mon couple, j'ai eu envie de tout lacher, je ne concevais pas d'imposer ça à mon copain, je sais son désir d'avoir des enfants, je l'entendais me dire que le plus important était d'être ensemble, avec ou sans bébé, et je suis sure qu'il le pensait et qu'il le pense toujours mais non... pour moi, ce n'était pas possible. La peur que l'amour ne soit pas plus fort que les difficultés qu'on allait vivre ... Crois moi je lui  ai mené la vie dure, je le comprends maintenant,.. mais il a tenu bon. Et je me suis rendue compte que dans ma détresse, j'ai voulu tout envoyer valser... Parfois quand on va mal, on s'isole. Mais j'ai eu besoin de ça pour affronter l'idée que ma vie ne serait pas comme celle des autres, j'ai ressenti l'envie de penser à moi, de penser pour moi seulement. J'ai ouvert le blog, j'ai commencé à écrire sur des sujets qui me plaisaient..

La deuxième difficulté, le travail. J'ai eu une réflexion, il y a peu, de ma responsable. Je ne lui en veux pas, elle ne savait pas à quoi j'étais confrontée. Mais je dois me rendre à de nombreux rendez vous médicaux. Et forcément, qui dit spécialiste dit horaires plus ou moins imposés. Je suis prise en urgence dans le service de PMA, je ne choisis donc pas les créneaux et la plupart du temps je dois m'absenter de mon travail. Je sais que ce n'est pas fini, que de nombreux autres matins, journées apres midi vont devoir être consacrés à la FIV. Ma solution a été de dire clairement les choses à ma chef, qui heureusement pour moi est humaine. Oui,humaine mais elle n'en reste pas moins ma supérieure et même si je travaille bien, que je ne compte pas mes heures, ce qui reste, ce sont ces heures où je vais être absente. La loi n'a pas évoluée (même si elle est en train), les femmes (et les hommes parce qu'ils font partie de tout ça), qui sont dans ces protocoles ne disposent pas d'heures "médicales" comme peuvent avoir le droit les femmes enceintes... pour se rendre au centre, on doit poser des heures, des congés, ... et ça demande du temps...

et enfin, mon autre difficulté, ce sont les autres... parce que sans savoir, et là aussi je ne leur en veux pas, ils nous demandent souvent "alors à quand le bébé?"... Bah oui, ça parait anodin, on va me dire que je suis chiante mais c'est tellement difficile de répondre "pas pour maintenant", ou "on verra dans quelques temps" sans paraître triste et désemparée... c'est d'ailleurs la plupart du temps, mon copain qui répond...

Bien sûr, je pourrais suivre ces théories de psychologie positive et me consacrer à ce qui va bien dans ma vie... Mais j'ai une théorie, à laquelle je crois, qui dit que la vie se charge de rendre aux personnes méchantes tout le mal qu'elles ont fait ... Et parfois je me demande ce que j'ai pu faire dans ma vie ou dans une vie antérieure pour ne pas mériter d'avoir ce petit bonheur...

je ne sais pas si écrire fera bouger les mentalités, si quelque part quelqu'un va lire ces nombreux témoignages de femmes et de couples qui sont passés par là, mais si tu me lis et que toi aussi, tu dois vivre des moments difficiles, je t'invite à m'envoyer un mail pour parler (tu trouveras mon mail dans l'onglet contact). Parce que si j'ai bien appris une chose dans tout ça, c'est que s'isoler n'est pas la solution... tu peux aussi contacter l'association BAMP ici.



samedi 19 septembre 2015

{entre nous} : "Never let me go"

Si ce titre te dit quelque chose, c'est normal, il s'agit d'un magnifique film, que je te conseille de regarder si ce n'est pas déjà fait ...

petit disclaimer : cet article peut paraître... quelque peu déprimant. Mais non, ce blog fait aussi office de billet "humeur". Alors disons que celui ci est le premier :) 

Aujourd'hui, on se retrouve pour parler non pas cosmétique ou découverte mais ... relation de couple, relation tout court d'ailleurs. On ne réfléchi pas assez à ce que nous apporte les personnes ou à ce que nous pouvons apporter nous même aux autres. 
Qu'on se l'avoue tout de suite, tu es comme moi, tu as toujours été bercée par ces histoires d'amour dans les livres, les séries télés et autres films. Ces histoires où tout va bien et où tout est plus facile même en traversant des crises existentielles... oui moi aussi j'y ai cru, je me suis toujours dit que les gens qui s'aiment se retrouvent toujours... un schéma à la "never let me go"... et puis ... 

Je suis en couple depuis 4 ans. Te dire que notre histoire est spéciale serait banal, toute relation a sa forme de spécialité qui rend ce lien unique entre 2 personnes : il y a ces regards, ces mots et ces gestes que l'on est les seuls à comprendre. 
Tu finis par faire partie d'un monde à part et c'est ce qui est génial. 



"le couple c'est deux individus pas fini qui créent un troisième individu qui est le couple"
Est ce que tu ne peux vivre ça qu'une fois dans ta vie, je ne pense pas. 
Je parlais avec mon frère hier, et nous avons eu comme toujours une de ces discussions qui fait réfléchir (d'où mon article ...). 

Est on fait pour être amoureux d'une seule personne ? 

Non. Mais j'avoue avoir toujours adoré l'idée. Cette pensée qu'il y a quelque part une personne qui t'attend et qui est "parfaite" pour toi. Mais je pense également qu'on peut être amoureux plusieurs fois, que les sentiments ne sont pas éternels, qu'aimer quelqu'un n'est pas forcément pour toujours. On dit souvent que rien est acquis et que l'amour est un combat de tous les jours.
Parce que oui, il faut avouer les choses : être en couple c'est compliqué. J'ai toujours dit que l'homme avec qui je vivrais, serait à la fois, mon meilleur ami, mon amoureux et mon amant. Et c'est le cas...  en tout cas ça l'était...Parce que voilà, pour moi, on change, on évolue et la personne que j'étais il y a 5 ans, n'est pas la même que celle que je suis maintenant. Je suis passée de la petite étudiante sans revenu et sans permis à la femme qui travaille, qui gagne sa vie. J'ai appris de mes erreurs, pris confiance en moi. Et aujourd'hui, est ce qu'on se correspond toujours ? 
Etre en couple, ça nous fait grandir mais à quel prix ? 


Parfois je repense à cette période du début de notre relation, tu sais celle où tu es tellement amoureux que tout te parait possible, ton cerveau est en pause, tu ne vois que lui, tu veux juste l’embrasser tout le temps et partir au bout du monde … tu as ce sentiment de plénitude. Tu découvres les joies de la vie à 2, te réveiller et t’endormir dans les bras de ton copain, manger tous les 2, ... Bref cette vie ensemble...

L'autre problème qui se pose souvent, c'est que dans un couple, il y en a toujours un qui est plus amoureux que l'autre. J'ai toujours eu tendance à être cette personne avec tout le monde, à m'investir plus, à essayer de rendre l'autre plus heureux, à un peu trop faire attention. Et tout ça à mes dépends, je fais partie de ceux qui accordent de l'importance au bien être des autres avant le leur. Est ce une qualité ou un défaut : je suis encore en travail sur la question... 


Bref, une discussion avec mon frère et une soirée café/subway avec un ami, et j'en suis arrivée à la conclusion qu'on attend tous quelque chose de l'autre, des autres, que se perdre dans une relation n'est pas bon, et qu'un repli sur soi et sur ce qui est bon pour nous est indispensable...  Avant de se sentir bien dans une relation, il faut se sentir bien déjà tout seul. 

Le plus important pour moi, c'est de pouvoir être soi même, lorsque l'on commence à changer pour quelqu'un, on ne donne pas de chance à notre histoire. Tu ne peux pas passer ta vie à faire semblant. 
J'ai mis du temps à comprendre tout ça, j'ai longtemps freiné ce que j'étais pour m'adapter aux autres. Et puis il y a eu un déclic, un moment dans ma vie, où je n'ai pas pu contrôler et surtout où j'ai explosé. 

Alors aujourd'hui, j'ai la sensation de revenir au point de départ, de devoir tout réapprendre de moi, de la vie à 2 et de la vie avec les autres, j'ai passé une période où j'étais triste, puis en colère et maintenant je reconstruis un à un les morceaux de ma vie et de ma personnalité. Je parle, j'écoute les conseils, je cherche à comprendre... Finalement on apprend beaucoup des autres.
Alors voilà, je ne sais pas où tout ça va me mener, mais j'ai compris une chose, je ne suis pas toute seule et personne ne me laissera partir ... 


Lucie