Salut, je reviens aujourd'hui pour te parler PMA. Mon blog prend une tournure que je ne pensais pas, je me rends compte que j'ai besoin de parler de ça et de ce que je vis, des étapes que je passe et de celles qui arrivent...
Depuis quelques semaines je suis confrontée à des moments, des scènes, des phrases qui m'insupportent... et qui font que je me sens un peu seule parfois.
- La pression sociale
j'ai réagi il y a peu à cette pression sociale qui voudrait que l'on soit casé, embauché propriétaire et parents avant 25 ou 30 ans. Comme si cela constituait une suite logique et inévitable... Pour tout te dire, j'ai suivi le système, oui, je rentre dans certaines cases mais plus parce que j'ai évolué que par "obligation"
- je suis tombée amoureuse : casée check
- j'ai fini mes études et mon association m'a embauchée en CDI : travail check
- on a décidé d'acheter parce qu'on en avait marre des locataires, de ne pas pouvoir dessiner par les murs, accrocher les tableaux que l'on voulait bref avoir un vrai chez nous, propriétaire check
La seule case que je n'étais pas prête à remplir était celle d'être maman. Alors quand j'expliquais que je n'avais pas envie d'être enceinte, de perdre ma "liberté", de devoir arrêter de travailler pendant 6 mois, ... les gens me regardaient comme si j'étais la pire personne au monde genre "mais c'est quoi cette fille...". Et je suis restée camper sur cette position pendant longtemps, parce que j'avais le temps d'y penser à 25 ans... Calcul rapide, l'âge moyen pour le 1er enfant est de 27 ans, il me restait pas mal de marge et de voyages à faire d'ici là...
Alors aujourd'hui ma vision des choses a changé, je ne dis pas que j'ai envie d'un enfant parce que c'est maintenant ou jamais. Bien que ce soit cette sensation que j'ai eu au début, et, c'est elle qui a fait que je n'ai pas réussi à envoyer le dossier et que j'ai mis un mois avant de le poster. Non, je dirais que j'ai toujours voulu fonder une famille, que c'était effectivement une suite logique à notre vie, que nous n'avons pas acheté une maison avec 3 chambres, pour avoir un bureau chacun... simplement dans la vie, certaines projets ne sont pas prioritaires, celui là ne l'était pas... il a simplement fallu tout reconsidérer. Et c'est ce qui a été le plus dur.
Ma psy m'a dit lors de notre seule et unique séance à ce sujet que je serais en processus d'assimilation de la FIV comme faisant partie de mon parcours lorsque j'en parlerai... Si je te dis que vendredi lorsqu'une collègue m'a demandé comment j'allais niveau santé, je lui ai expliqué tout ça sans pleurer et que je suis fière de moi, tu en dis quoi ?
Moi j'en dis, que j'ai passé une étape, importante. celle de dire, Je suis infertile, je dois passer par une FIV pour avoir un enfant.
J'ai accepté cette idée, aujourd'hui j'attends le reste des informations, celles au sujet du protocole, des douleurs, du changement,... qui seront je pense plus difficile à m'approprier.
Je compte les jours jusqu'à ce fameux rendez vous, j'essaie de savoir ce que sera ma vie en lisant des blogs, en parlant à des personnes qui sont passées par là.
Le plus dur est de me dire que mon parcours ne sera pas comme les autres et que je ne pourrais jamais me justifier par rapport à tout ça. Faire le deuil du "quand je veux", du "bébé couette", comme si, au final je n'aurais pas la chance d'avoir un enfant comme les autres. C'est peut être idiot, mais en fait, je ne me sentais pas à part quand je disais que je ne voulais pas d'enfant, je le sens quand je pense ou que je dis que je dois passer par une FIV.
Et la pression sociale est différente, elle apparaît dans le travail et dans ce temps que tu dois consacrer pour les rendez vous,... Finalement tu as cette sensation de ne jamais être tranquille, de toujours justifier de tout. Mais ça c'est un autre sujet que j'aborderai plus tard.
- ces questions gênantes
oui, je suis ce genre de personne qui pense que la question "et les enfants c'est pour quand?" est chiante et super gênante.
Je n'aimais déjà pas qu'on me demande avant, parce que les gens pensaient de moi que j'étais égoïste, étrange, faisant partie de cette génération de workinggirl dont la carrière passe avant tout (sauf que je n'ai pas spécialement de carrière en fait...). Bref, je sentais ce regard désapprobateur et surtout je n'aimais pas qu'on me juge.
Aujourd'hui cette question m'énerve d'autant plus que je sais que les gens pensent tout ça, sans se dire qu'ils me font de la peine à moi mais aussi à mon copain. Parce que chaque fois qu'on me parle de ça, on me rappelle à quel point mon parcours va être compliqué. Alors autant, il y a un mois de ça, je répondais "on verra" que maintenant je dis (sur les conseils de quelqu'un qui va se reconnaître) que "ce n'est pas si facile". Et je mets mal à l'aise en répondant ça, parce que ça veut tout dire et rien dire à la fois mais une chose est sûre, on me laisse tranquille.
En parler c'est bien, mais aux bonnes personnes et aux bons moments c'est mieux.
Je ne dis pas qu'il ne faut pas demander, s'intéresser à la vie future de tout ces petits couples qui font partie de vos vies, simplement, ne pas rentrer dans le détail de ce que les enfants peuvent changer au quotidien serait un plus... parce que rester à 2 peut être un choix ou non et dans les 2 cas, c'est personnel.
Je me rends compte que dans tout ce parcours ce qui est rend la vie difficile parfois c'est ce sentiment d'être à l'écart, un peu hors norme...
Et vous, vous faites comment face à ses questions ?