mercredi 7 octobre 2015

{entre nous} : Mon homme, la fiv et moi…

Aujourd'hui, nous sommes mercredi. Lundi, j'ai posté un article concernant la PMA (ici), et depuis lundi, j'ai de nombreux retours, de nombreux partages. J'ai pu aborder le sujet avec des personnes que je ne connaissais mais qui comprenaient mes mots, mes sentiments et surtout mon ressenti face à tout ça. 
Alors déjà, merci : merci à toutes celles (et ceux) qui ont pris le temps de me lire, de me répondre, de commenter, de tweeter, ... Le paradoxe est que je me sens moins seule sans avoir rencontré une seule d'entre vous. 

Alors, j'ai pris mon carnet, celui que je tiens depuis ce 31 juillet, date à laquelle j'ai appris que ma vie ne serait plus jamais la même et j'ai décidé que mon blog prendrait une tournure moins joyeuse : je consacrerais toujours du temps à mes articles beauté et lifestyle mais je me permets également de partager cette partie de ma vie, qui pour moi doit être partagée ; Parce que j’ai pu avoir de nombreux retours par mail de femmes qui vivent la même chose que moi. Et si elles n’écrivent pas, je sais qu’elles ont besoin de lire aussi, que quelque part, quelqu’un a les mêmes sentiments.

De toutes les conversations que j’ai eu, on a souvent fini par discuter du rôle de notre conjoint/mari/copain bref la personne qui partage votre vie. Pour ma part, le seul papier officiel qui nous lie est un récépissé de pacs mais nous vivons une période qui nous soude, et c’est notre promesse, que nous serons toujours là l’un pour l’autre.


Si je dois te résumer mon expérience avec lui et l’annonce de la FIV, le seul mot qui me vient à l'esprit est rejet. Au tout début, j’ai rejeté l’amour de ma vie. J’ai considéré égoïstement son bonheur comme prioritaire. J’ai pensé qu’il ne méritait pas autant de complications. Et inconsciemment je ne l’ai pas laissé m’aider, être là et il a du lutter. Et crois moi, quand je repense à ces semaines que je lui ai fait vivre je m’en veux.
Mais un jour où j’ai pleuré, où je lui ai dit que je n’étais pas prête à vivre tout ça, que le dossier de PMA était encore sur le bureau devant l'ordinateur parce que j'étais incapable de l'envoyer, il m’a dit « n’envoie pas le dossier si tu ne veux pas, on aura pas pas d’enfants mais on sera tous les 2 ». Et là, j’ai compris, j’ai compris que fonder une famille c’est important, oui bien sûr mais avoir quelqu’un qui est prêt à y renoncer parce qu’il t’aime ça l’est d’autant plus.
Je ne dis pas que j’ai un homme parfait, il a des défauts mais une chose est sûre il est là, il vit avec moi ces étapes difficiles et il cherche à comprendre.

On a souvent ce sentiment d’être incomprise par le monde entier. (Ce qui n’est pas totalement faux). Et nos hommes ne peuvent pas comprendre les changements qui interviennent dans nos corps, ces mots qui reviennent sans cesse, ce qu’"insuffisance ovarienne" ou "ménopause précoce" veulent dire… D'ailleurs, parfois, même les femmes qui nous entourent de comprennent pas. Mais en même temps, ça parait inconcevable de ne pas avoir le contrôle sur notre propre corps, de se dire que l'on est différente, que l'on subit et que rien ne peut changer ça. C'est difficile déjà pour nous de se l'expliquer alors poser des mots dessus, c'est encore plus compliqué. J'ai voulu dire un jour que c'était ma féminité qui était touchée, on ne m'enlève pas une partie de moi, mais je sais qu'une part de ce qui fait de moi une femme ne fonctionne pas. C'est différent de choisir de ne pas avoir d'enfants ou de le subir.
Mais, ce qu'il faut se dire, c'est que cette décision de faire un enfant est prise à 2, et que le fait de de ne pas pouvoir est subi par les 2.

Dans ces moments là, il faut accepter de devoir vivre des choses seules et des choses à 2. 
On est seul pour se remettre de ses annonces parce que chacun l’assimile comme il peut, on est 2 pour les rendez vous et entendre les mauvaises nouvelles, pour vivre les protocoles, faire les dossiers (parce qu’il y en a du dossier…). Le parcours de la PMA je crois que c’est 2 parcours différents qui sont liés.

En lisant des blogs et des témoignages à ce sujet, ce qui en ressort le plus souvent, c'est ce lien qui se créé. Et pour ma part, je suis au tout début de cette épreuve, mais je sens déjà que je peux affronter beaucoup simplement parce que mon copain est présent. Parce que des fois, il voit que ça ne va pas et qu'il me prend dans ses bras, parce que quand je lui dit que j'ai un coup de cafard, il me répète qu'il est là, parce que je peux lui dire de quoi j'ai peur et que même s'il ne peut pas tout comprendre, il m'écoute. Mais aussi parce qu'il me dit que ça lui fait peur également, que cette épreuve nous renforcera, qu'il sera là pour nous, pour moi. Etre ensemble pour le meilleur et pour le pire, c'est ça pour moi l'amour. 

On a tendance à se renfermer quand on est mal, et je suis la première à m'isoler pour écrire, bloguer, lire des blogs, j'ai besoin de ces moments où je pense à moi. Mais je sais aussi que je ne parle pas de tout ça à mon entourage, que je ne veux pas que tout le monde soit au courant et que la seule personne avec qui je partage ce que je pense, c'est mon copain. Et depuis quelques semaines, ce lien entre nous s'est renforcé, et on se comprend mieux : lorsqu'on nous parle de bébé, lorsqu'on en voit un, lorsqu'on discute à propos de ces 2 chambres vides et qu'on se dit "le jour où on a un enfant...", quand on reçoit cette convocation pour le rendez vous de PMA, mais aussi quand je lis les articles au sujet de la réforme du droit du travail sur les congés des femmes en PMA. Aujourd'hui, on vit tous les 2 dans un monde à part. Et ça, c'est ce qui fait notre couple. 

Alors je ne sais pas si ça va continuer, peut être que dans un an, je n'aurai pas du tout le même discours mais à ce moment précis, je ne peux que lui dire MERCI, d'être là, de rester et d'être fort pour nous 2. 

Courage à toute les PMettes et n'hésitez pas à me contacter par mail (onglet contact) pour parler de vos expériences et ressentis.





3 commentaires:

  1. Bonjour Lucie,

    je suis tombée sur votre blog par hasard en suivant Timantine. C'est une bien désagréable surprise que vous a réservé la vie. Une claque comme j'en ai pris une lorsqu'il y a un peu plus de huit ans on m'annonce que mon utérus est mal formé et que porter un enfant à terme risque d'être compliqué. Le problème c'est que j'étais déjà enceinte de 6 semaines lorsque je l'ai appris. J'ai eu peur pour mon enfant, qu'il souffre, qu'il soit handicapé, je risquais de faire un grand prématuré. Finalement les médecins ne peuvent que vous annoncer des faits, ils ne prédisent pas l'avenir. J'ai pleuré un bon coup, et puis je me suis dit qu'il fallait que je soit forte pour mon enfant. Il est né avec un mois et demi d'avance, petite crevette de 2kg et 41 cm mais aujourd'hui il va très bien et c'est un beau garçon. Je ne vais pas vous raconter ma vie, votre histoire est différente de la mienne. J'ai juste envie de vous dire que quoi qu'il arrive, rien n'est acquis , rien n'est jamais perdu d'avance parce que la vie c'est l'espoir. Peut être votre chemin semé d'embuches, de chagrins... peut être y parviendrez vous d'une autre façon, en tout cas je vous souhaite d'être heureuse (heureux, vous êtes 2 !), sincèrement.

    Kerstyne

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  2. tellement bien entre guillemets quand les hommes sont comme cela. Une épaule sur laquelle on peut s'appuyer les mauvais jours.
    Bon je vais regarder la suite du blog, moi les astuces beauté c'est pas mon dada, je vais donc me cultiver.

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  3. Très bel article et beau blog ... La solitude est présente dans notre quotidien mais s'oublie derrière nos écrans et les messages de chacune...

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