mercredi 8 juin 2016

être heureux pour les autres et la Fiv

on s'en rend toutes/tous compte, il faut avoir vécu les choses pour comprendre ce que ça fait... Alors parfois dans le parcours de PMA, tu te sens incomprise, voire même un peu prise pour quelqu'un de "compliquée", quelqu'un qui ne compatis pas au bonheur des autres (oui on me l'a dit, le "tu ne peux pas demander aux gens d'arrêter d'être heureux parce que toi tu ne l'es pas...) ... Ah ah

donc remettons nous en situation, dans notre situation, celle dans laquelle on a envie de fonder une famille, qu'on ne le pourra peut être jamais sans l'aide de la médecine et que même cette option n'est pas sûre. Cette situation où on a un trop plein d'hormones, de stress, de contrariétés, ... Revivons ce moment où notre copine (qu'on adore hein) mais qui fume comme un pompier, a une vie tout sauf saine, tombe enceinte 6 mois après avoir arrêté la pilule, celle où nos copines qui ont une vie saine attendent leur 1er ou 2eme enfant et vous l'annoncent joyeusement... Alors oui, c'est sûr, on ne peut pas arrêter le bonheur et bien sûr que l'on est heureuse pour elle. On ne peut pas reprocher au monde de continuer de tourner c'est clair...

Mais bon voilà, on pleure quand même en rentrant à la maison après cette bonne nouvelle parce que, oui, on aimerait être aussi joyeuse, on aimerait que ça marche... on aimerait que ce soit nous celle qu'on félicite...

Non, on a aucune envie d'aller à une babyshower bien que ça doit être cool comme fête mais, non on ne supportera pas plus de 10 min ce trop plein de bonheur, parce que des fois, non, il n'est pas possible d'être heureux pour les autres...

Des fois on est en colère contre le monde entier, pas quelqu'un en particulier, mais contre cette injustice de la vie, celle qui fait que ce n'est pas Nous...

Alors, ok, on ne peut pas demander aux autres d'arrêter d'être heureux, mais par contre, pour ceux qui ne savent pas, sachez qu'on ne peut pas, non plus toujours être heureuse pour les autres... et que parfois compatir au bonheur, c'est douloureux... 

 Mais ça, c'est comme tout, quand tu n'as pas vécu la PMA, tu ne peux pas comprendre cette ambivalence de sentiments, cette joie mélangée à la tristesse, ce ressenti d'injustice, cette obligation de prendre sur soi pour ne pas fondre en larmes devant ce couple souriant qui t'annoncent la nouvelle de sa vie, quand toi, tu sais que ton stylo de gonal-F t'attend dans le frigo et que demain tu as une écho... 

Donc non, je ne peux pas demander aux gens de ne pas être heureux, par contre j'ai le droit de ne pas l'être tout le temps... et de ne pas partager le bonheur des autres... 

2 commentaires:

  1. On savait depuis 2 mois que l'on n'aurait jamais de bébé couette quand la belle sœur de mon mari a accouché de son premier bébé. J'ai passé cette journée à pleurer toutes les larmes que je pouvais. J'étais très heureuse pour eux, pour le bonheur qu'ils allaient connaître, mais j'en voulais à la terre entière de ne pas m'offrir à moi aussi ce bonheur. J'en voulais à ma belle famille qui ne parlait que de ça et de ce bébé magnifique. Alors que moi mon ventre était vide alors que cela faisait deux ans que l'on essayait d'avoir un enfant. On ne peut pas toujours être heureuse pour les gens. Et j'espère bien que là grande majorité des personnes comprennent ce que l'on peut ressentir de souffrir de ce manque de bébé! Mais comme tu dis, tant que l'on ne passe pas par une FIV, on ne sait pas ce que c'est...

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    1. Je pense que la grande majorité des gens ne comprennent pas non : tu sais pour la plupart des gens, le fait que je n'ai pas d'enfant à 26 ans (alors que la plupart de mes copines en ont déjà un voire 2) c'est parce que, pour eux, je pense d'abord à mon travail.. ça me fend le coeur quand on me dit ça...
      et les gens qui savent, pour eux, ça marchera un jour, ça prendra du temps et c'est tout. donc ils ne comprennent pas pourquoi je ne partage pas le bonheur de mes amies... pourquoi je m'empêche de vivre certains moments.. pour eux c'est des injections, une ponction, tout va se passer comme sur des roulettes...

      et je n'exagère vraiment pas ... je crois que tant que tu n'as pas vécu l'idée que tu n'auras sans doute jamais d'enfants, ni le protocole de PMA et ses aléas, tu ne peux pas comprendre..

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